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La Petite Maison dans le Cantal
29 juin 2013

4 ans

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29 juin 2009 5h17, dans la chambre parentale:

-"Chéri, chéri! réveille-toi, je crois que j'ai des contractions!" dis-je en chuchotant.

-"hein, quoi? toutes les combien?

- je sais pas, j'en ai pas eu beaucoup.

-bon attends, on va calculer. La sage femme t'a dit pour un 2ème, une contraction toutes les 10 mn pendant 3/4 d'heure."

29 juin 2009 5h32 toujours dans la chambre parentale:

-"t'as bien eu 3 contractions en 1/4 d'heure là?

- je crois bien.

- bon alors, tu te magnes et on y va!!!" ( vous avez senti le début de l'anxiété paternelle là?)

29 juin 2009 6h05 à travers la porte de la salle de bains:

- "Gab, qu'est-ce que tu f****?? (oui, il commence à s'impatienter)

-essaie de te laver les cheveux, de te sécher et de t'habiller avec des contractions, on verra combien de temps tu mets!!!"

29 juin 2009 6h15 dans la voiture:

-"Bonjour, la maternité oui, je vous amène ma femme dans 3/4 d'heure, on part de Mauriac. Elle demande:tous les combien de temps les contractions?

-Aaaah! toutes les 2 minutes maintenant."

Pascal, ça fait 6 mois qu'il en cauchemarde: 3/4 d'heure de route de montagne sans compter cette pu**** de déviation de m***  de St Cernin (Oui, depuis 6 mois, Pascal ne dit plus déviation mais pu**** de déviation de m****) avant de pouvoir refourguer sa  baleine bien-aimée dans des mains compétentes.

29 juin 2009 7h05 arrivée à la maternité (ben oui, 5mn de plus, on vous avait dit que c'était une pu**** de déviation de m***):

vous aussi, vous avez entendu le soupir de soulagement de Pascal? Moi, je ne sais plus très bien, je vous avoue que la douleur commence à être très forte.

-"ah, vous voilà, on avait peur qu'avec des contractions toutes les 2 mn, le BB naisse dans la voiture" nous dit la sage-femme en nous accueillant. Grand moment de frayeur rétrospective pour Pascal.

29 juin 2009 7h08 passage direct en salle de naissance:

-"vous voulez la péridurale?

- je l'exige!!!" Bon, depuis tout à l'heure, je vous épargne mes cris, grognements, geignements et borborigmes en tout genre...

29 juin 2009 7h18 dans la salle de naissance:

-"c'est rien, chérie, c'est l'anesthésiste qui te pique"

29 juin 2009 7h20 dans la salle de naissance:

-"ça y est, chérie, Guilherm est né!!

 

 

Ma première vision de toi, ce furent tes doigts: longs et fins. Tu étais déjà habillé (on t'avait emmené, tu étais un peu sonné par cet accouchement trop rapide) et tu te reposais dans les bras de ton papa. Moi, j'étais allongée sur la table de travail, je vous regardais et tout ce que je voyais, c'était ta petite main avec tes grands doigts qui reposaient sur le bras de  ton papa. Je n'arriverai jamais à décrire précisément ce que je peux lire dans les yeux de votre papa dans ces moments "d'après" immédiats. Ce que je peux dire, c'est qu'à chaque naissance, c'est le même regard qu'il porte sur vous, sur moi, celui d'un bonheur indicible.

Puis Pascal s'est penché et j'ai pu te contempler. Tu étais tellement beau et gracieux: tes cheveux blonds avec cette petite mèche en haut de la tête, ton teint de porcelaine et tes yeux bleus, déjà si bleus. On se voyait pour la première fois mais on se connaissait déjà, on s'aimait déjà.

Je ne savais pas alors que tu deviendrais ce petit garçon si blond aux yeux si bleus, tout à la fois si grand et si menu. Je ne savais pas que tu aurais ce geste de la main pour repousser cette mèche qui a si bien poussé.

Je ne savais pas que tu adorerais dessiner, que tu serais si minutieux et appliqué que ta langue en pointerait entre tes lèvre serrées, que tu serais prêt à vendre ta mère pour des gommettes ou autre auto-collants spiderman. Je ne savais pas que tu passerais un temps fou en découpage, collage, et autre décalcage. Je ne savais pas que t'offrir des paillettes en stylo t'en mettraient plein les yeux.

Je ne savais pas que tu passerais autant de temps à jouer avec tous les engins roulants possibles et imaginables de la création. Je ne savais pas que tes doigts si délicats se transformeraient en épées et autres pistolets, ni que mon quotidien raisonnerait de cris de guerre, de bruit d'explosion et autre charmant son.

Je ne savais pas que ma maison serait envahie de nouveaux venus en slip sauveurs du monde et autres voitures parlantes, le tout sur une musique trépidante.

Je ne savais pas que tu vouerais une passion inconditionnelle aux cracottes recouvertes de beurre salé. Je ne savais pas que la danette au chocolat noir et les fraises et framboises seront tes desserts préférés, que tu te damnerais pour des gauffres au nutella ou une part de gâteau au chocolat.  

Je ne savais pas que tu n'aimerais pas les câlins matinaux sous la couette parentale mais que tu réclamerais ton lait à peine réveillé et dans le canapé s'il vous plaît. Je ne savais pas que nous laisserions une part non négligeable de nos revenus mensuels dans les briquettes de lait de croissance chocolat/vanille. 

Je ne savais pas que tu te passionnerais pour le minuscule, l'infini petit. Les minuscules coquillages du bord de mer, la paillette imperceptible par terre,...Je ne savais pas que cette passion nous conduirait, parfois, au bord de la crise de nerfs et toi qu'elle te plongerait dans des désespoirs brefs mais intenses lorsque tu perds le tout petit objet du moment.

Je ne savais pas que, sous tes airs frondeurs, tu serais ce doux rêveur, ce contemplatif de la nature et des choses qui l'entourent.

Je ne savais pas que tu aimerais les fleurs, que tu t'émerveillerais de toutes leurs couleurs. Je ne savais pas que tu en ferais des bouquets par dizaines.

Je ne savais pas que tu serais capable de telles colères ni de tels caprices. Mais je ne savais pas, non plus, que tu pourrais faire preuve d'une tendresse telle que, parfois, les larmes me montent aux yeux quand tu m'enlaces de tes petits bras et que tu me sers fort contre toi en me sussurant des "je t'aime très fort, maman".

Je ne savais pas que tu serais si indépendant et si déterminé et en même temps si accroché à mes baisers.

Je ne savais pas que tu me dirais: "je suis amoureux de toi" et que je te causerai ton premier chagrin d'amour en te disant que je suis amoureuse de papa.

Je ne savais pas que tu me dirais tous les jours "tu es belle, maman".

En fait, je ne savais pas que l'on pouvait s'aimer autant avant de devenir maman.

 

29 Juin 2013  7h20 dans la petite maison dans le Cantal:

Bon anniversaire, Guilherm, pour tes 4 ans. Je t'aime. Maman.

 

 

 

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